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André Lemaitre n'a peint que dans un rayon de 50km autour de chez lui, de Falaise à Honfleur, en passant par la plaine de Caen et le Pays d'Auge.
Ce ne sont pas des cartes postales, ce ne sont pas des photographies !
André Lemaitre n'est pas le peintre de l'horizon, du pittoresque ou du joli, il disait comme Fernand Léger : "En peinture, le joli est l'ennemi du beau."

La plupart des peintres peignent un sujet, un motif. Ils font un dessin, ils mettent de la couleur dans le dessin, c'est la méthode classique.
Poussin a dit : "En peinture, le dessin est maître, la couleur servante."
Eh bien ! Lemaitre n'est pas le peintre du sujet.
Il disait : "Pour moi, le sujet ne compte pas, il n'est qu'un prétexte."
C'est Mr Alain Tapié, l'ancien Conservateur en Chef du Musée des beaux-arts de Caen qui l'a le mieux défini et que dit-il ?
"André Lemaitre c'est L'INVU." Pourquoi ?

Parce que "André Lemaitre ne copie pas la nature, il la réinvente. Il peint le sentiment tragique des choses naturelles. En larges touches, il emprisonne dans ses tableaux une certaine épaisseur du temps faite d'émotions et de drames personnels; Il est le peintre de l'intérieur des choses. Ses sujets sont simples comme aux premiers matins du monde. En fait, le sujet ? C'est LUI, ses émotions. C'est sa peinture, celle qu'il appelait
la peinture peinture".

Le petit pont sur le Laizon blanc La pluie
Le petit pont sur le Laizon 1967
60x73cm
La pluie 1982
89x116cm

André Lemaitre est un autodidacte, il n'a suivi que les élans de sa propre évolution.
Il connaissait tout sur les peintres et la peinture. Il était un érudit, il a forgé son métier.

André Lemaitre a forgé sa peinture au fil du temps

elle se reconnaît entre 1000

André Lemaitre était un érudit. Il savait tout sur les peintres et la peinture. Il étonnait tout le monde par son savoir. Il aimait citer les uns et les autres. Il racontait sur chacun des tas d'anecdotes savoureuses.
Jean-Baptiste Chardin lui a fait plus particulièrement apprécier les natures mortes très tôt dans sa vie de peintre.
"Un univers sans bruit avec la seule petite musique de l'émotion..."
Il aimait raconter la première grande frayeur de Chardin, ce fameux jour où son maître lui demanda de peindre un lapin qu'il venait de tuer...
Comment peindre les poils ? Quel énorme problème !
Après bien des essais, il trouve enfin :
"Je vais donner de l'effet à l'ensemble,
je vais donner un frémissement à chaque touche."

Ce fut son premier secret comme ce fut aussi en son temps celui de Lemaitre.
Mais Lemaitre est allé encore plus loin dans la simplification, dans la suggestion.

Lapin et grive blanc Lapin à la cartouche rouge
Lapin et grive 1954 - donner de l'effet à l'ensemble...
46x55cm Huile sur isorel
Lapin à la cartouche rouge 1952
50x61cm

Nous l'avons dit Cézanne, Vlaminck ont aussi marqué sa réflexion.
André Lemaitre a intégré la leçon des uns et des autres mais jusqu'à ce que plus rien n'en soit perceptible.
Seuls, son esprit, son oeil, sa main et sa brosse ont forgé sa peinture, tant et si bien qu'elle ne ressemble pas aux autres mais à lui seul.
Sa peinture n'a pas besoin de signature, elle se reconnaît entre 1000 !
Elle se distingue par sa force, ses larges touches brossées, ses couleurs graves et terriennes qui font que dès qu'on l'aperçoit, on dit naturellement : "mais, c'est un Lemaitre !"

Damblainville blanc Vieux saules à Ernes
Damblainville 1980 73x92cm
En touches verticales, horizontales ou obliques, Lemaitre construit
son tableau sans dessin, sans détail...
Elle est là sa modernité...
Vieux saules à Ernes 1978
73x92cm